La semaine dernière, j’ai donc effectué quatre séances de course, pour rattraper le retard dû au fait que j’avais été malade.
J’ai couru 1h 30 mardi, puis 2h15 jeudi, puis 1h20 samedi (fractionné) et 1h40 dimanche. J’ai parcouru en tout une soixantaine de kilomètres.
Samedi, j’ai vécu la pire séance de ma vie. Était-ce l’accumulation des deux autres séances longues et rapprochées ? Était-ce la fatigue due à ma remise en forme suite au virus qui se faisait encore sentir ? Était-ce mon état de fatigue de ce jour-là en particulier ? Était-ce le fait de devoir refaire du fractionné, ce que je n’avais pas fait depuis 2 semaines (2 x 4 km à 11 km/h) ?
Cette séance était loin d’être la plus difficile que j’avais effectuée jusque là. Et pourtant ça a été de loin la plus pénible.
Rien n’allait. J’avais testé la combinaison de nouveaux vêtements pour voir si j’étais plus à l’aise (un cycliste anti-frottements et un short) ; le short non seulement remontait au niveau de l’entre-jambes mais faisait aussi remonter le cycliste en dessous qui frottait. J’ai dû enlever le short en pleine séance, et le cycliste, qui d’habitude était parfait sous mon legging, s’est mis lui aussi à remonter, ce qui me donnait un peu l’impression de ne pas avoir de bas, en plus de me gêner. Il pleuvait. Le parcours était valloné et je n’arrivais pas à tenir ma vitesse. La petite chaîne que je portais autour du cou s’est mise à frotter contre la bretelle de mon mini sac à dos et tout à coup ce frottement m’a paru insupportable. Mes ampoules omniprésentes aux pieds me faisaient souffrir. Ma fréquence cardiaque était au max et je manquais cruellement de souffle. J’avais juste envie de m’arrêter et de marcher.
Pourtant, j’ai continué jusqu’au bout. Mais je me suis demandé comment j’allais être capable de courir pendant plus de 4 heures si une durée d’1h20 pouvait me plonger dans un tel désespoir. Et pourquoi, alors que j’avais fait des séances bien plus dures, celle-ci m’était complètement insupportable.
Mais il paraît qu’avec la préparation que je fais d’autres ont été capables de courir un marathon. Et je me dis que si d’autres ont été capables de le faire, il n’y a pas de raison que je ne le sois pas aussi. Et si ma préparation est faite pour ça alors je dois y croire avant de laisser tomber.
Alors je crois, et je continue. Il ne reste plus que 2 petites semaines et les séances diminuent en intensité pour laisser place à une petite période de repos juste avant le gros effort.
C’est fou d’appeler deux séances de course d’une heure en une semaine du repos ! C’est comme quand j’avais commencé le yoga et que la prof disait que le chien tête en bas était une position de régénération ; elle me paraissait alors dure à tenir et désagréable. Nos références changent en fonction de notre propre contexte et de l’évolution de nos habitudes. Tout est une question de comparaison avec là d’où l’on vient et là où l’on va.
Croire dans le processus, dans la méthode. Faire confiance. C’est à la portée de chacun et chacune et pourtant notre cerveau préfère se baser sur le passé pour savoir ce qu’il est capable ou non de faire. Or, avant de réussir à faire quelque chose pour la première fois, on ne peut jamais avoir l’entière certitude qu’on en était capable…